Proche-Orient pour les nuls

Excellent texte. Trois règles mériteraient peut-être encore d'être intercalées :

Règle a) : Sur les cartes de la région qui peuvent être diffusées pour l'information du téléspectateur ou du lecteur, on ne doit jamais faire figurer de manière trop visible la frontière qui sépare Israël de ses voisins. Il doit être admis au contraire que toutes les régions dans lesquelles l'armée israélienne peut être amenée à intervenir font déjà partie intégrante et sans contestation possible du territoire d'Israël. Le nom "Palestine" en revanche ne doit figurer nulle part, et à celui de "CisJordanie" il est préférable de substituer l'appellation de "territoires". Et, en tout état de cause, jamais les frontières du "grand Israël" ne devront être montrées à des non juifs.

Règle b) : Quand bien même Israël se rendrait coupable de violations manifestes du droit international, ou même d'exactions, voire de crimes, contre des populations civiles, aucun homme politique, ou dirigeant syndical, ou personnalité quelconque, ne peut être autorisé à faire part de sa réprobation. Il est au contraire souhaitable qu'on puisse entendre proclamer qu'on soutient Israël, ou encore qu'on comprend le droit d'Israël à se défendre, qu'on salue le courage de la population israélienne, etc. Les seules condamnations autorisées à l'encontre d'Israël sont celles en provenance de la "communauté internationale" exclusivement, sur proposition des Etats-Unis.

Règle c) : Il doit être admis par tous qu'Israël est et reste un peuple martyr, lui seul ayant droit au titre de victime. En revanche, les Arabes, les Palestiniens, les Libanais, "tous soutenus par la Syrie et par l'Iran", ne sont que des "agresseurs" et des "terroristes". Il est ainsi de bon ton, dans l’ordre objectif des informations, que le téléspectateur ou l'auditeur puisse avoir connaissance d'abord des souffrances subies par la population civile israélienne. Celles des Libanais ou des Palestiniens en revanche ne s’appellent pas ainsi : il ne s'agit que de dommages collatéraux inévitables, du fait de la guerre lancée contre Israël par des groupes armés terroristes qui se mêlent aux populations civiles.