Friday, February 23, 2007

Israël

Nous autres Allemands ne savons que trop bien ce que signifie le moindre soupçon d’antisémitisme. C’est toute la culture allemande contemporaine qui en vient en permanence à renforcer cet intenable complexe de culpabilité désormais bien connu de tous, même à l’étranger : tout Allemand serait coupable d’être né, en raison de ce crime inexpiable commis par la génération de ses grands-parents. Dans le regard de l’autre, tout Allemand serait toujours un nazi, jamais totalement repenti, parce que ne poussant jamais assez loin encore la honte de soi ; mais au jugement de qui ? C’est ainsi qu’aujourd’hui quantité de petits Français, majoritairement "au sang mêlé", se détournent de l’apprentissage de l’allemand, langue pourtant indispensable à la construction européenne, au moins autant que l’anglais : on leur a tant répété que les Allemands étaient un peuple raciste qu’ils ont fini par se persuader de ce que la langue allemande elle-même ne pouvait être qu’un instrument au service du mal absolu ! Et dans le même temps, chez nous, on voit des aides toujours plus conséquentes qui sont versées, certaines même sans le moindre contrôle démocratique du vote des citoyens, non seulement directement à l’Etat d’Israël, mais même aussi à n’importe quelle association, n’importe quel groupe de personnes, se prévalant simplement pour pouvoir l’obtenir de sa qualité de juif. En Autriche, on voit même dans la queue des cinémas de jeunes juifs portant kippa bousculer de respectables vieillards pour passer les premiers, et gare à ceux qui protesteraient, puisque certains auraient encore l’âge d’être passés par la Hitlers Jugend...

Cela pour vous dire que certains Allemands se sentent désormais totalement immunisés de cet éternel reproche qui leur est fait. Mes propres parents mouraient de faim dans cette Allemagne de l’entre-deux guerres. Et c’est Hitler qui leur a donné du travail et du pain, et même plus encore : la dignité d’abord, même s’ils étaient encore bien pauvres alors, les congés payés ensuite, et déjà à l’époque au-delà des cinq semaines, et quantité d’autres choses encore.

Pour vous répondre : l’État d’Israël n’a aucune légitimité en tant qu’État juif, et cela, chacun le sait bien. C’est un État théocratique (les rabbins et des partis religieux ultra minoritaires y font constamment la loi, au gré des alliances politiques indispensables à l’obtention d’une majorité de gouvernement), fondé sur des bases racistes, et extorqué à l’opinion publique internationale dans le contexte de l’immédiate après-guerre, au détriment du peuple palestinien. Vous connaissez le contexte : les juifs ont prétendu, sous le prétexte des divisions internes, tout comme aujourd’hui, qu’il n’y avait pas de nation palestinienne, que le pays tout entier leur était offert... La seule solution à la crise actuelle au Proche-Orient, c’est que cet Etat accepte dans un avenir plus ou moins proche d’évoluer dans un sens réellement démocratique. Qu’il accepte seulement dans un premier temps que ses minorités non juives cessent d’avoir chez elles le statut de citoyens de seconde zone, au profit de juifs qui ne sont pas même tous nés dans le pays, mais ailleurs, pour la plupart, en Afrique du Nord, aux USA, ou, pour les plus anciens, en Europe de l’Est. Toutes les autres solutions sont par avance condamnées à l’échec. Où le futur État palestinien devrait-il ainsi voir le jour, en contrepartie de la reconnaissance de l’État d’Israël comme État juif ? Dans la bande de Gaza peut-être, où tous les non juifs de Cisjordanie n’ayant pu émigrer à temps devraient être finalement déportés au profit des colons israéliens ? Cela, aucune personne capable d’un minimum d’humanité ne pourrait l’accepter. Pourquoi pas un nouveau ghetto de 360 km2, essentiellement de sable, où des millions d’êtres humains seraient alors condamnés à devoir survivre, sous la surveillance permanente de l’armée des juifs, au profit de la "sécurité d’Israël" ? Pourquoi pas un nouveau "mur de sécurité" destiné à contenir toujours plus "les Arabes", ces sous-humains, prétendument inférieurs ? C’est le sens de l’histoire qui l’exige : viendra inévitablement un jour où le peuple palestinien, qui est au moins fort de sa démographie, contre le rouleau compresseur israélien, financé par les transferts de fonds permanents de l’Occident, ne pourra que recouvrer ses droits élémentaires.

Ce qui est encore à craindre, c’est que les communautés juives dispersées de par le monde s’efforcent de retarder par tous les moyens l’inévitable échéance. Qu’elles s’accrochent à leur "État juif", tout comme les puissances coloniales d’autrefois s’étaient jadis accrochées à leur "empire colonial". C’est alors que les bombardements sur l’Iran seront devenus réellement inévitables, que ce soit au nom de la lutte prétendue pour les valeurs de la démocratie, de l’Occident, de l’Europe des marchands et du Teuro, pour la "sécurité d’Israël", ou bien simplement pour détourner l’attention de l’opinion publique internationale d’une réelle tentative bel et bien juive de remodelage de la carte du Proche-Orient.

Il paraît qu’avant même les déclarations actuelles des uns et des autres, Olmert et Bush aurait beaucoup ri l’un avec l’autre au téléphone, convenant tous deux que tant que les "terroristes" seraient aussi influents, il serait hors de question d’accepter un nouveau "processus de paix" avec ces "inférieurs", mais qu’il faudrait plutôt laisser les "boys" faire "leur job", pour la prétendue pacification de toute la région.

En France, vous avez encore Sarkozy, qui cherche lui aussi à contenir à tout prix "les Arabes", au profit d’Israël. Israël, cela signifie bel et bien : les juifs, collectivement, non ?

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