Saturday, January 03, 2009

La situation politique aujourd’hui en France. Les perspectives

La situation ne paraît pas receler de réelles perspectives d’avenir encore, en dépit d’un contexte économique et social particulièrement critique, en raison surtout de l’état de division des forces vives du pays tel que savamment entretenu par la majorité actuelle, et de leur inaction.

La force de l’actuelle majorité réside incontestablement dans la politique volontariste actuellement menée, s’entendant à limiter dans l’immédiat les conséquences de la crise financière mondiale sans renoncer pour autant à vouloir réformer en profondeur la société française. Il est cependant à craindre que cette volonté de réformes soit perçue dans l’opinion comme une fuite en avant irréfléchie, faisant fi de toute contrainte issue du réel, vers toujours plus d’ultralibéralisme, tel que dicté à l’actuel gouvernement par ces puissances dont il n’est que l’instrument. Le risque pourrait être alors d’une crise sociale et politique majeure éclatant au printemps 2009, laquelle affecterait gravement et durablement l’image des élus et des responsables politiques et économiques. Indifférents aux difficultés de la majorité, ne poursuivant que leurs intérêts propres, ne s’attachant qu’au maintien de leurs privilèges exclusifs et de leurs positions de pouvoir, avec l’argent comme préoccupation exclusive, affichant un penchant immodéré pour le luxe et la vie facile sans le moindre souci pour le lendemain, etc. Tels en seraient les traits distinctifs. Le départ d’une telle crise sociale et de représentations serait probablement donné au travers de la convergence des forces de contestation émanant 1) des lycéens, avec la poursuite de la réforme des lycées engagée par le gouvernement, 2) des jeunes les plus fragilisés, dépourvus de toute perspective de réelle insertion sociale, et 3) d’une partie au moins des populations marginalisées des quartiers. Les modalités de gestion prévisionnelle de crise actuellement adoptées risqueraient même d’en constituer les éléments déclencheurs. En effet, il n’est pas du tout certain que les solutions adoptées, du quadrillage répressif systématique des ghettos de la République, du contrôle renforcé des opinions via la surveillance de l’Internet, des communications téléphoniques par le moyen des opérateurs de réseaux, ou encore de la loi sur l’audiovisuel public, puissent réellement aboutir aux effets désirés. Et la dénonciation quasi permanente, de la part de certains acteurs politiques de tout premier plan, des prétendus « manipulateurs » de la jeunesse ne fait jamais que raviver en son sein l’esprit de révolte, qu’on peut penser au contraire être largement spontané.

La composition socio-ethnique des populations ci-dessus mentionnées, on ne l’a pas encore assez souligné, est désormais fort similaire. La plupart des lycées actuels, conséquence de la massification de l’enseignement et de l’absence de toute véritable sélection avant l’entrée dans le supérieur, juxtaposent des groupes d’élèves ethniquement homogènes et d’origines majoritairement africaines, par suite du facteur démographique, ce que la nationalité française ne doit pas masquer. On assiste déjà dans beaucoup d’établissements au remplacement du public traditionnel des lycées par des populations aux caractéristiques très différentes. Les mêmes groupes d’individus très jeunes, inintégrés, et acculturés, au tempérament souvent violent, fréquemment en révolte, en raison du conflit souvent prégnant entre une religiosité musulmane et des traditions familiales particulièrement vivaces d’une part, toutes les séductions consuméristes et matérialistes caractéristiques du mode de vie occidental d’autre part, constituent tout autant le vivier des pseudo autonomes et activistes, débordant les manifestations lycéennes les mieux organisées, que celui des bandes ethniques qui sévissent dans les quartiers les plus défavorisés.

Division de l’opposition

En face de l’actuelle majorité, les puissances de contestation se trouvent désormais singulièrement divisées. Le coup de maître de Nicolas Sarkozy a incontestablement été de favoriser la solidarité ethnique et clanique, sous le couvert d’une pseudo politique d’« ouverture », plutôt que la proximité politique. De sorte que chacun peut d’autant plus efficacement remplir le rôle qui lui est imparti au profit de sa communauté d’appartenance : Dominique Strauss-Kahn promu à la tête du FMI, Jack Lang, Laurent Fabius ou Jean-Luc Mélenchon se maintenant dans une opposition factice, aux côtés de Jean-François Copé ou de Roger Karoutchi, avec tant d’autres encore au gouvernement, qui seront probablement très bientôt rejoints par Julien Dray, lequel ne manquera certainement pas l’occasion qui lui serait ainsi offerte de différer les poursuites judiciaires dont il fait actuellement l’objet ; contre les Chiraquiens et les centristes « historiques ». La gauche apparaît désormais totalement laminée et en voie d’éclatement groupusculaire : entre une extrême-gauche enfermée dans la contestation la plus stérile, et comme telle instrumentalisée par le pouvoir, deux partis trotskystes, au minimum, un ex-parti communiste réduit à l’insignifiance, et l’actuelle majorité, ne subsistent plus qu’un parti socialiste légitimiste rivé sur une ligne politique intransigeante, devenue avec les années parfaitement inaudible des Français, et un pseudo courant social-réformiste, « Désirs d’avenir », simple coquille vide au service d’ambitions personnelles démesurées. Les actuels syndicats, à l’exception peut-être à l’extrême-gauche politique du syndicat Sud, apparaissent eux aussi comme profondément divisés, entre une base désorientée et des dirigeants achetés, et ainsi disposés par avance à ratifier même les accords les plus préjudiciables à tous les salariés. Ces derniers, éprouvant leur situation en termes d’insécurité accrue et de précarisation croissante, ne peuvent que se résigner à subir le contexte économique particulièrement incertain auquel ils se trouvent exposés. L’actuelle crise financière mondiale, dont les conséquences sur l’économie réelle ne sont cependant pas niables, constitue, pour le moment encore, un prétexte fort bien venu pour accroître toujours davantage les marges des entreprises et des établissements bancaires et financiers, au prix de licenciements massifs et de délocalisations destinées à se poursuivre. Ses réelles implications sociales sont encore à venir. Tout dépendra probablement de l’évolution des prix de détail des produits de consommation courante. Personne ne peut encore savoir de manière suffisamment certaine, en effet, si les économies européennes entreront bientôt dans une phase de stag-déflation, avec une baisse généralisée des prix entraînée par une chute de la consommation des ménages, ou bien si, tout au contraire, la préoccupation première des commerçants et autres intermédiaires de maintenir leurs marges bénéficiaires à un niveau élevé en dépit de la relative restriction des marchés n’entraînera pas à l’opposé un mouvement de hausse des prix. Quant aux fonctionnaires et salariés des entreprises publiques, leur situation toujours plus exposée, avec les suppressions massives de postes déjà annoncées et les réelles menaces de réforme des statuts, les amène à renoncer désormais à ces vastes mouvements de contestation de la politique gouvernementale, le dernier en date ayant certainement été celui de 2005, relatif à la réforme programmée des régimes de retraite par répartition. Il peut être établi en outre que les appels à manifester, uniquement en ordre dispersé et sur des revendications strictement catégorielles, tels que lancés par les syndicats, ne peuvent que servir les intérêts de la majorité actuelle, en accentuant l’esprit de démobilisation des salariés tout en renforçant le contrôle de la base exigé des appareils syndicaux par l’actuel gouvernement. Les fonctions publiques et l’ensemble des emplois dérivés pourraient même se trouver menacés au cours du premier semestre 2009, en raison, d’une part, de la dérive des dépenses publiques et de l’accroissement considérable de la dette, entraînant la faillite de l’État, qui ne pourrait plus ainsi rémunérer ses fonctionnaires, et d’autre part de l’état des finances des collectivités locales, celles-là s’étant fortement endettées ces dernières années, par la souscription d’emprunts toxiques et à des conditions prohibitives, et sans désormais pouvoir se refinancer au moyen de nouvelles hausses d’impôts.

Une issue politique pouvait certainement être trouvée dans un débordement de l’actuelle majorité politique sur sa droite. Seulement, alors que son électorat traditionnel s’est trouvé presque totalement absorbé au sein de l’UMP, les dirigeants de l’actuel Front national, le seul parti politique qu’on pouvait penser à même de constituer un nouveau pôle d’unification des mécontentements, se déconsidèrent eux-mêmes en s’enfermant dans de stériles rivalités intestines, incapables qu’ils sont de tirer les conséquences de leurs lamentables échecs dans leur constante stratégie de conquête de respectabilité. Le grand âge de Jean-Marie Le Pen, le passé de Bruno Gollnisch, ou bien encore le manque de charisme de Marine Le Pen, cette dernière figée dans sa position d’héritière toute désignée, outre les options libérales et catho-intégristes prises par ce parti, apparaissent comme les obstacles les plus sérieux, en l’absence de toute autre personnalité politique d’envergure au sein de cette mouvance.

Les aspects négatifs de la politique que mène l’actuelle majorité ne sont pas niables.

En matière d’immigration d’abord, la création d’un ministère dédié n’a rien permis d’autre qu’un simple effet d’annonce. Les vagues migratoires n’ont jamais été aussi importantes, d’où un accroissement sans précédent, non seulement de ces inutiles mesures, purement symboliques et largement médiatisées, de reconduite à la frontière, mais surtout des titres de séjour octroyés, des unions mixtes, des regroupements familiaux finalement autorisés, des droits d’asile, et des régularisations administratives prononcées. Le résultat en est que dans les villes, aux sorties des écoles, dans chaque lieu public, toutes les administrations publiques, les hôpitaux, etc., il est devenu impossible de ne croiser que des Européens exclusivement. Les origines africaines, moyen-orientales ou asiatiques sont partout surreprésentées, avec les produits de tous les métissages envisageables entre les populations humaines. La vague actuelle d’« obamania » conduit même à vouloir toujours plus renforcer l’importance des « minorités visibles » dans certains secteurs, sans la moindre considération pour l’avenir du pays : le gouvernement d’abord, mais aussi les médias, les grandes écoles et les filières d’excellence ; à l’exclusion toutefois des conseils d’administration et des équipes dirigeantes des grands groupes et des établissements bancaires ou financiers les plus prestigieux. On observera ce même type de contradiction au travers des caractéristiques ethniques visibles des salariés des services et des commerces de proximité : beaucoup de magrébines, métisses, noires ou bien asiatiques employées comme vendeuses en boutique de vêtements ou serveuses en restauration, salariées en cuisine ou bien des entreprises de nettoyage, mais beaucoup moins dans les secteurs de la boulangerie ou de l’ameublement par exemple. On ne peut douter qu’une telle politique a été délibérément voulue : en cherchant à accroître par tous les moyens le nombre d’étrangers extra-européens présents sur le territoire, en encourageant tous les métissages, en faisant partout la promotion « de la diversité » et de la différence visible, de préférence africaine ou orientale, on parvient d’autant mieux à dissimuler sa propre différence avec les populations hôtes. Quant à l’avenir des populations européennes elles-mêmes, qui peuvent quant à elles justifier de millénaires d’enracinement sur un vaste territoire, au risque à venir de conflits ethniques toujours plus exacerbés, au véritable chaos racial qui serait bientôt engendré, on n’en a cure. Seuls importent les intérêts immédiats, à court terme, et la jouissance, dans le luxe, des positions de pouvoir désormais conquises. C’est sur cette seule base que l’alliance s’est depuis longtemps réalisée, jusqu’au sommet de l’État, entre une minorité allogène particulièrement unie et influente et une classe politique très largement corrompue ne visant qu’à s’octroyer toujours plus de prébendes, sans le moindre égard pour l’avenir du pays et les difficultés croissantes que connaissent les classes moyennes et populaires.

Sur le plan social, le décalage se fait toujours plus grand entre les conditions d’existence au quotidien de la minorité de privilégiés ralliés au soutien inconditionnel du pouvoir, et celles de la majorité des Français. Alors que la crise financière, à la différence de ce qui s’est produit outre-Atlantique, ne paraît pas avoir éprouvé le niveau de vie et de consommation des premiers, les seconds se trouvent confrontés à des difficultés matérielles toujours plus importantes : niveau artificiellement élevé des prix des produits alimentaires et des biens matériels de première nécessité, importance croissante des dépenses contraintes dans le budget des ménages, endettement des particuliers, chute de leurs revenus réels, en l’absence de la moindre mesure de revalorisation salariale ces dernières années, risque grandissant de chômage pour soi-même, ses proches ou ses enfants, diminution du niveau des prestations sociales, déremboursement des médicaments, etc. etc., dans un contexte de vieillissement des populations blanches accroissant le risque de dépendance et les coûts induits. Ces derniers se trouvent tout autant, sinon davantage supportés par les particuliers que par la collectivité. Les conséquences de cette situation globale ne sont pas niables : le luxe ostentatoire dans lequel se complaisent les uns, et avec eux trop d’élus de la République et leurs proches, est de plus en plus mal accepté par la majorité, en attendant la révolte imminente des autres, de tous les exclus et précaires, dont le nombre ne peut qu’aller croissant. L’actuel gouvernement, sur lequel se focalisent tous les mécontentements, ne pourra que payer le prix de l’absence de toute réelle politique sociale en faveur des nationaux durant ces dernières années.

Sur les plans européen et international enfin, il est à craindre un alignement encore accru de la France sur les politiques d’Israël et des USA, au détriment de l’établissement de la relation forte entre Paris et Moscou exigée par la conjoncture présente, et, qui plus est, justifiée par toute la géopolitique et l’histoire. Ainsi le pays tout entier risquerait de se trouver très bientôt ravalé au rang d’un allié docile et servile des puissances du monde les plus influentes, se contentant de décliner au mieux ses spécificités touristiques et culinaires au profit exclusif d’une caste de milliardaires cosmopolites originaires de tous les ghettos du tiers-monde.

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