Saturday, July 01, 2006

Israël encore

On peut désormais en être pleinement convaincu : l'enlèvement de ce jeune soldat israélien n'était qu'un prétexte pour permettre à Israël de lancer sur la bande de Gaza une offensive sans précédent. Un tiers des membres du gouvernement légitime dirigé par le Hamas arrêtés, sous le prétexte que le Hamas ne serait rien d'autre pour Israël qu'un mouvement terroriste. Un mouvement qui bénéficie pourtant d'un large soutien populaire parmi la population palestinienne. La vague actuelle d'arrestations a d'ores et déjà été annoncée comme devant se poursuivre. Comme les raids ininterrompus des hélicoptères Apache, les tirs de roquettes prétendument ciblés, les habitations éventrées par les chars et les bulldozers. La bande de Gaza est désormais privée d'électricité et d'eau courante. Plusieurs ponts ont été détruits, des routes bombardées. Et dans le même temps, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, a rappelé, avec une parfaite hypocrisie, à l'opinion internationale qu' "Israël a le droit de se défendre et de défendre la vie de ses citoyens" ! Se défendre, ou agresser ? Les pays du G8, les mêmes qui s'étaient empressés de décider d'un commun accord de lourdes sanctions économiques et financières contre la Palestine après la victoire électorale du Hamas en janvier dernier, n'ont fait cette fois qu'inviter Israël à "observer la plus grande retenue", et c'est tout ! Et même avaient-ils précédemment invité le gouvernement palestinien à s'entendre avec Israël de manière à "prendre toutes les mesures pour ramener le calme" dans la région ! On croit rêver : l'agressé rendu responsable de l'offensive depuis longtemps décidée et menée contre lui par son agresseur. Et le pire agresseur qui soit pour un peuple : ignorant depuis toujours le moindre esprit de concession, ou bien de pardon, ne connaissant que la loi du talion, les attaques préventives, la politique de la terreur menée à l’encontre de l’adversaire, les représailles au bulldozer dont les populations civiles sont les victimes, etc. etc.

Israël reste bien l'Etat des pires contradictions : démocratie autoproclamée, prétendument la seule du Proche-Orient, mais montrant aujourd’hui ouvertement à tous les peuples de la terre qu’elle n’a que faire d’un gouvernement palestinien démocratiquement élu ; terre promise alléguée pour tous les juifs persécutés, mais le lieu du monde où ceux-là se trouvent les plus exposés ; Etat prônant officiellement la paix avec ses voisins, mais n’ayant eu de cesse de renforcer, avec la complicité et l’aide dispendieuse des USA, de l’Allemagne, de la France même, son appareil militaire offensif, et non défensif ; Etat prétendument indépendant, mais Etat des juifs quand même ; communauté prétendument en bute depuis toujours à la haine de tous les goyim, prétendument éternellement persécutée, mais communauté agressive et dominatrice à l’égard de l’autre ; ploutocratie ET théocratie ET dictature militaire, tout cela en même temps...

Tous les soutiens apportés à cet Etat par tous les juifs de par le monde ne masqueront plus durablement sa réelle nature, celle d’un Etat depuis longtemps sous perfusion, sorte de Californie reconstituée à grands frais au Proche-Orient, ne survivant plus que par ses multiples sources de financements internationaux, et de toute façon condamné par l’histoire, du fait de la haine qu’Israël s’emploie continuellement à justifier contre lui-même chez ses voisins.

Et, lorsqu’on voit désormais tout ce déploiement de force dans la bande de Gaza, on ne peut s’empêcher de se demander, contre la vieille légende juive : qui est David ? qui est Goliath ?

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