L'impôt en France

Bavardage inepte : déjà la base de calcul est sans valeur, les pourcentages donnés purement imaginaires. L’impôt en France n’a jamais été réellement progressif, et encore moins aussi fortement progressif qu’on tente ici de le faire croire. Dans la réalité, ce sont les classes moyennes inférieures qui s’avèrent être les plus lourdement taxées, proportionnellement à leurs revenus. Au-delà, les tactiques d’évitement de l’impôt de la part des ménages les plus aisés sont depuis toujours monnaie courante : emploi de salariés à domicile, dissimulation d’une partie des revenus, facilitée par la multiplicité des sources de revenus, ou simplement recours aux services d’un conseiller en défiscalisation, etc. C’est d’abord du jeu des déductions fiscales de toutes sortes dont les plus riches profitent le plus. Quant à cette fuite des capitaux tant redoutée, dont on ne cesse de nous agiter l’épouvantail, celle-là est non seulement limitée dans la réalité, mais très surveillée par le fisc.

Le problème se situe bien en revanche du côté des très riches, qui constituent sociologiquement désormais une sorte de caste réellement cosmopolite. Si la plus élémentaire justice était respectée dans ce pays, alors il serait parfaitement normal que les plus grosses fortunes puissent être taxées à proportion des moyens considérables dont leurs titulaires disposent. Mais celles-là échappent au contraire pour la quasi-totalité à l’impôt ! L’essentiel des avoirs se trouve depuis longtemps déjà placé dans les paradis fiscaux. C’est dans ce milieu-là qu’on trouve des sortes de SDF de luxe, dont la résidence habituelle peut se trouver dans n’importe quel palace du monde, où ils sont comme chez eux. C’est ainsi que le banquier Edouard Stern voyageait continuellement entre Paris, New York et Francfort, Genève n’étant pour lui qu’un pied à terre sans plus d’importance que les autres. La principale héritière de l’une des plus grosses fortunes (juive, est-il besoin de le préciser) constituée dans le textile et le monde de la nuit a sa résidence habituelle dans un paradis fiscal des Antilles. Un certain riche BHL partage habituellement son temps entre la Californie, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Nord, ne passant plus qu’occasionnellement sur le territoire français. Les passages des frontières sont bien évidemment facilités par l’accumulation des nationalités multiples, toutes de papier. Considérez encore les noms et les lieux de résidence attribués aux premières fortunes mondiales par le classement Forbes. Ce sont incontestablement les mêmes noms qui reviennent toujours, que ce soit à Londres ou à Moscou, à Paris comme à New York. Seulement, et pour notre malheur, ceux-là sont tout aussi bien d’anciens ou actuels dirigeants d’industrie (Antoine Zacharias, Serge Tchuruk, etc.), qui ne savent plus vivre que sur de somptuaires notes de frais, et se gaver de titres, au détriment des salariés de leurs groupes, des jouisseurs dans l’âme, qui affichent souvent leur mépris du peuple, et très souvent au nombre des proches et des coreligionnaires de ce nouvel Alberich qui prétend nous réduire en esclavage.