Tuesday, July 01, 2008

La grande réforme du lycée et du baccalauréat annoncée par Darcos

Il aura soigneusement attendu le moment ultime, celui où les profs de lycée en auront enfin fini avec le baccalauréat de cette année, et partiront en vacances, s’ils ne sont pas engagés alors dans des opérations "écoles ouvertes" ou autres actions d’animation des quartiers, pour annoncer dans un grand et beau discours :

1) la fusion des filières actuelles L, ES et S, avec peut-être même les filières technologiques elles aussi, dans un tronc commun unique

2) la possibilité offerte aux élèves de choisir librement n'importe quelle option pour leur cursus qui pourra leur être ouverte : au choix par exemple, expression graphique urbaine (apprendre à faire des tags), hip-hop, arabe berbère, hébreu ou wolof (au nom de la promotion de la diversité, probablement), avec à la clef attribution automatique de bonnes notes comptant pour le bac (puisqu’il s’agit aussi d’en finir avec la prétendue "loterie" de la notation au baccalauréat)

3) le baccalauréat étalé sur trois ans, avec possibilité pour l'élève de conserver toutes les notes obtenues, puisqu'il faut bien donner à toutes ces "chances" et à leurs clones blancs la possibilité de tous réussir, même lorsqu'ils sont incapables de s'exprimer en français

4) le renforcement de l'autonomie des établissements, et des pouvoirs accrus donnés aux chefs d'établissement : les proviseurs de lycée auront probablement désormais toute latitude pour recruter et licencier leurs personnels, tout comme n'importe quel chef d'entreprise, en n'étant tenu à aucune considération de diplôme, de compétence ou de statut, puisqu’il n’y a ici aucun accord de branche. Le triomphe absolu de l’ultra-libéralisme là même où on s’imaginait trouver les fonctionnaires les mieux protégés de tout arbitraire !

De telles décisions ne vous interpellent-elles pas ? Elles annoncent sans le moindre doute l’américanisation à marche forcée du secondaire : des lycées publics dans lesquels toute une racaille pourra s’égailler sans la moindre contrainte, à peine encadrée par des vacataires incompétentes et sous-payées (économies budgétaires obligent), mais jugées suffisamment séduisantes par les petits chefs de bureau, lycées qui deviendront très rapidement ainsi autant de nouvelles zones de non droit ; un tout petit nombre d’établissements d’élite, disposant de moyens considérables pour continuer à dispenser un enseignement de qualité aux gosses de riches qui y auront soigneusement été cooptés, la suppression de la carte scolaire le permettant désormais.

Le résultat à venir, ce sera aussi l’extinction rapide du corps des enseignants titulaires, qui forment actuellement les plus gros bataillons de fonctionnaires d’État, d’où la charge qu’ils représentent pour le budget de la nation. Tous ceux-là vont être très rapidement coincés entre le marteau et l’enclume, victimes à la fois de la loi de modernisation de la fonction publique, qui leur imposera de chercher activement un autre emploi dans les deux ans, sous peine de perdre sinon leur statut, et de pouvoir être ainsi licenciés sans indemnités, et de la réforme du lycée et du baccalauréat qui entraînera ipso facto la désaffection massive des élèves pour tous les enseignements traditionnels qui seront devenus non obligatoires, d’où les dizaines de milliers de suppressions de postes prévisibles. Le gros con Allègre rêvait de "dégraisser le mammouth", un autre petit gros l’aura fait !

Curieusement, peu ou pas de protestations encore du côté des intéressés et de leurs syndicats. Fortement encadrés par les collabos et les syndicalistes que comptent leurs rangs, ils sont probablement tous déjà résignés à ce qui les attend. On s’est sans doute si bien employé aussi depuis des années à les désigner à la vindicte des ignorants qu’ils ne savent plus du tout réagir : "ils sont toujours en vacances !" ; "à 16 heures ils ont déjà fini leur journée !" ; "ils ne travaillent que 15 ou 18 heures par semaine !" ; "ils sont trop payés pour ce qu’ils font !" ; "ils ne fichent rien avec leurs élèves !" ; "ils notent n’importe comment !" ; "ils sont protégés par leur statut !"

Rassurez-vous tous, aigris, envieux, matérialistes bornés, grands défenseurs du métissage des valeurs et de la morale du tiroir-caisse ! Alberich le grand visionnaire et son fier ministre Darcos va enfin vous balayer tout cela, et exactement dans le sens que vous vouliez.

Dans le même temps, il vous prépare aussi la dictature des juifs : naissance d’un grand ministère de l’information (ce "FBI à la française" voulu par Sarkozy), multiplication de toutes sortes d’officines de propagande d’État, renforcement du contrôle des médiats et de l’arsenal des lois liberticides, très bientôt disparition des audiences dans les tribunaux, peines automatiques infligées à tout goy contrevenant à une loi quelconque, fin de tout débat contradictoire, allongement du mandat présidentiel à sept, puis à dix ans, etc. etc. Le nivellement par le bas qui se prépare dans les lycées ne vise qu’à former des races d’esclaves abrutis, futurs consommateurs incultes au pouvoir d’achat contrôlé sur lesquels s’exercera ce pouvoir que vous avez voulu.